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Christian Guay-Poliquin

Dans cette vidéo, Julien Defraeye rencontre Christian Guay-Poliquin dans son village de Saint-Armand, dans une grange transformée en studio d’écriture. Entourés d’objets rustiques et de panaches de chevreuil accrochés aux murs, les deux discutent de chasse, animalité, éthique et des imaginaires qui nourrissent Les ombres filantes (La Peuplade, 2021).

Au cœur de l’entretien :

  • La genèse des Ombres filantes, récit situé dans un monde forestier où l’électricité a disparu depuis plus d’un an. Un univers catastrophique mais pas tout à fait postapocalyptique, que l’auteur qualifie de « para-apocalyptique ».

  • La référence à l’Antiquité et aux récits épiques : traversées, épreuves, distance. Le roman s’ouvre sur une citation de Robert Louis Stevenson qui reprend Virgile, et Guay-Poliquin revendique un lien avec l’Odyssée et les grands récits fondateurs qui explorent la condition humaine.

  • Le rapport à la forêt comme espace de mystère et de métamorphose : lieu d’apparitions et de disparitions, peuplé d’ombres réelles ou imaginaires.

🐺 Animalité et survie :

La discussion aborde le rapport aux animaux dans le roman. Pour l’auteur, la forêt est peuplée de bêtes invisibles qui observent les humains. L’animalité devient un miroir : nous aussi sommes des animaux, mais maladroits et bruyants. La fascination et la crainte, par exemple devant l’ours noir, structurent l’expérience humaine du sauvage.

 

🌲 Société et instinct :

À travers la panne d’électricité, Les ombres filantes interroge le rôle des normes sociales et la transformation des liens communautaires. Guay-Poliquin insiste : il ne voulait pas d’un récit survivaliste où l’on s’entretue pour un morceau de pain, mais plutôt une réflexion sur la crainte de la faim et sur l’équilibre entre instinct et entraide.

 

🪓 Chasse, mort et éthique :

  • Un fil rouge de l’entretien est la réflexion sur la chasse. Inspiré par Ortega y Gasset (Méditations sur la chasse), Guay-Poliquin rappelle le paradoxe du chasseur : « On ne chasse pas pour tuer, mais on tue pour avoir chassé.

  • Tout chasseur adulte, dit-il, ressent une inquiétude ou une crainte au moment de donner la mort.

  • Chez Olio, enfant, ce rapport n’est pas encore encadré par les normes sociales. Cela mène à des scènes troublantes, comme celle où il verse un liquide chimique sur des fourmis pour observer leur agonie. Guay-Poliquin y voit une expérience formatrice, comparable aux chatons qui jouent à la chasse pour apprendre.

📚 Pour aller plus loin :

Le fil des kilomètres (2013)

Le poids de la neige (2017)

Les ombres filantes (2021)

Transcription de l'entretien

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© 2025 Entre l'homme et la bête : éthique et esthétique dans le récit de chasse contemporain québécois (2000-présent)

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