Entre l'homme et la bête :
Éthique et esthétique dans le récit de chasse québécois contemporain (2000-présent)
Mireille Gagné
Dans cette vidéo, Julien Defraeye s’entretient avec Mireille Gagné, autrice québécoise reconnue pour son écriture singulière et marquante. Ensemble, ils discutent de son premier roman, Le lièvre d’Amérique (La Peuplade, 2020), une fable contemporaine qui explore la transformation, l’animalité et les rapports de prédation dans nos sociétés modernes.
✨ Au cœur de la discussion :
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Le personnage de Diane, workaholic qui subit une mystérieuse opération génétique afin d’améliorer sa performance. L’intervention échoue, ouvrant une quête intime où elle doit renouer avec sa véritable nature et la liberté qu’elle avait enfouie.
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Le choix du prénom Diane, directement lié à la déesse de la chasse et porteur de résonances symboliques insoupçonnées, tout comme celui d’Eugène, autre personnage clé.
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Le titre du roman et la figure du lièvre, à la fois proie vulnérable et animal résilient, qui devient le miroir de la condition humaine et de la tension entre fuite, instinct et transformation.
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Le rapport à la chasse dans l’univers de l’autrice, marqué par son histoire familiale et son lien avec un père guide de chasse à l’Île-aux-Grues. La prédation y devient une métaphore fondamentale des relations humaines, oscillant entre domination, vulnérabilité et survie.
🎥 Un entretien riche et intime :
Julien Defraeye interroge Mireille Gagné sur les influences littéraires qui nourrissent son imaginaire. Si elle revendique une écriture instinctive, elle évoque les échos de Carlos Castaneda, ou encore des lectures marquantes de jeunesse comme Jonathan Livingston le goéland. Même des sources inattendues – comme les contes de Grimm ou les livres "Monsieur/Madame" – s’inscrivent dans sa démarche créative, en donnant naissance à une écriture où l’animalité devient moteur de réflexion.
🌿 Thèmes explorés :
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Les rapports proie-prédateur, non seulement dans la chasse mais aussi dans les relations humaines : travail, famille, amitié.
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La frontière trouble entre humanité et animalité, et la manière dont nous appartenons à un écosystème fragile.
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L’expérience intime de la mort, de la prédation et de la mémoire familiale, au cœur de l’œuvre poétique et romanesque de l’autrice (Les hommes sont des chevreuils qui ne s’appartiennent pas, entre autres).
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La dimension écologique et existentielle du roman, où l’évocation de la disparition des lièvres à l’Île-aux-Grues devient le symbole de la fragilité de toute vie et de l’extinction possible.
📚 Pour aller plus loin :
Le lièvre d’Amérique (2020)
Bois de fer (2022)
Frappabord (2024)
